samedi 13 décembre 2014

Biographies steampunk :

Notice biographique

Verne, Jules- (Nantes, 1828-Amiens, 1905).
Écrivain et inventeur français.
Après des études de droit, il se lance dans un voyage autour du monde dont il revient métamorphosé. Il débute alors une carrière d'homme de lettres prolifique, tout en fondant une famille. Sa rencontre avec Jules Hetzel marque un tournant décisif, inaugurant le cycle des Voyages extraordinaires. Il est ainsi l'auteur de romans d'aventures et de science-fiction comme Cinq semaines en ballon, 20000 lieues sous les mers, Le tour du monde en 80 jours ou l'Île mystérieuse...
De nombreux chercheurs ont voulu comprendre comment cet écrivain a pu produire autant. C'est à un certain Chris Vonklut que que l'on doit une découverte étonnante. Jules Verne avait mis au point une machine munie d'électrodes qu'il plaçait sur ses tempes, transmettant ainsi à un bras mécanique armé d'une plume les pensées de l'auteur, à l'état de veille ou durant le sommeil. Cette machine aux capacités extraordinaires est donc à l'origine de l'immense production de l'auteur. Sa correspondance montre que certains de ses confrères ont cherché à s'approprier l'invention, tel Alexandre Dumas, qui n'était pas du genre à refuser une aide aussi précieuse.
Atteint de diabète, et après une dernière crise, Jules Verne meurt à Amiens en 1905, après avoir détruit cette machine, désirant « empêcher le crouler sous des productions médiocres ».

 Cet auteur de romans d'aventures et de science-fiction, qui a imaginé tant d'engins extraordinaires, est donc l'inventeur d'une machine qui fait rêver nombre d'écrivains encore aujourd'hui.


Biographie steampunk d'Arthur Rimbaud

Jean Nicolas Arthur Rimbaud est né à Charleville-Mézières le 20 octobre 1854 ; Mort à Paris le 28 mai 1871
Arthur Rimbaud est LE poète par excellence. Enfant précoce et élève brillant, il remporte des prix de littérature dès son adolescence. Jeune homme révolté contre l’ordre des choses, il voit la poésie comme un moyen de les faire évoluer.
Le poète a eu une vie courte et mouvementée faite de fugues, de vie de bohème, d’errance et de transformation radicale de la société française.
Arthur est le deuxième enfant de la famille qui en comptera cinq. Son père, capitaine d’infanterie, est souvent absent jusqu’au moment où il abandonne femme et enfant. Sa mère l’élèvera seule, suivant des principes stricts. Le jeune Arthur est un élève brillant. Il sautera la classe de cinquième et entrera directement en quatrième. Grâce à sa plume talentueuse, il remporte divers prix dont le premier prix du Concours académique en 1869.
C’est en 1870 qu’est publié son premier poème Les Etrennes des orphelins. Un nouveau professeur, Georges Izambard, vient enseigner dans le lycée d’Arthur. Grand amateur de poésie, l’enseignant l’initiera à cet art. Rimbaud découvrira notamment la poésie parnassienne. En mai, Arthur adresse quelques-uns de ses poèmes à Théodore de Banville, afin d’être publié dans le Parnassien contemporain. Mais cette tentative reste infructueuse.
En août, la France entre en guerre contre la Prusse. Arthur, alors âgé de 16 ans, fait sa première fugue à Paris. C’est son professeur qui le fera sortir de prison. Libéré début septembre, il envoie ses écrits à Verlaine. Touché par les vers du jeune homme il l’invite à Paris : "Venez, chère grande âme, on vous appelle, on vous attend". Rimbaud s’y rend aussitôt. S’en suivront une année d’errance et de vagabondage. Ils vivent à Paris chez Verlaine (lui-même étant marié et vivant en ménage) et mènent une vie de bohème en fréquentant les bars du quartier Latin.
C'est lors d'une de ces soirées dans les effluves d'absinthes et les délires de coco, qu'une partie de poker jouera le destin !
Malheureux au jeu, Arthur doit de l'argent, beaucoup ! Le créancier, agent de la sécurité intérieure est arrangeant, contre sa participation comme espion, en sa qualité de frontalier franco-belge, la dette sera levée ! Et les Prussiens ont pris l'habitude de passer par là. Le révolté marche finalement dans les pas de son père. Après avoir fait ses armes comme « fantassins », Rimbaud prend du grade dans « l'aviation », un nouveau service vient d'être créer pour expérimenter « l'hélicomotion ». L'inventeur, fier de ses recherches a prouvé que l'émotion et l'imagination devance et supplante la raison de manière prémonitoire. Fort de sa poésie, Rimbaud a donc toutes les qualités requises pour diriger dans le cockpit ! De plus l'engin n'est pas détectable par les systèmes d'écoute.

Les absences répétées de son ami et surtout ses explications approximatives (Rimbaud est tenu au secret) auront tôt fait d'envenimer sa relation avec Verlaine. Le couple était explosif, il n'en fallait pas beaucoup pour que le pire survienne. Le 18 février 1871, Verlaine tire sur Rimbaud le blessant. Il est condamné à deux ans de prison par la justice belge. Arthur se remet assez vite malgré tout, mais ne supporte plus le poste d'espion des Prussiens qu'on lui a imposé.

L'insurrection de la Commune de Paris s'essouffle, il ne peut rester en dehors. De part sa fonction, il ne peut agir à visage découvert, mais il peut utiliser celle-ci...
Avec ses ami-e-s Camille Pissarro et Louise Michel, ils décident de commuter le faisceau d'accumulateur d'émotion de l'hélicomotion au profit des communards. Grâce aux talents conjugués de la poésie, de la peinture et de la fougue révolutionnaire auquel s'adjoint un musicien, l'hélicomotion passera de traducteur/consommateur à créateur d'émotion.
C'est donc au moment le plus fatidique de la semaine sanglante qu'on constata le passage d'un objet volant non identifié au dessus de la capitale. Le faisceau commuté dirigé vers les Versaillais atteint son but en un éclair transformant à tout jamais le visage politique de Paris.
Malheureusement, pour Rimbaud la ceinture auquel son badge d'identification était fixé était piégé. Les puces espionnes n'apprécient pas l'utilisation frauduleuse de l'hélicomotion. Elles explosent, projetant le pauvre malheureux hors du cockpit.
Il atterrit dans la verdure du square des Abbesses.
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Le Prestige fendu.

Le "texte fendu" est un exercice dans lequel on propose aux participants un texte dont une moitié est coupée ou cachée. J'avais choisi un extrait du "Prestige" de Christopher Priest, traduction de Michèle Charrier.



Les portraits :

Chacun des participant a tiré une illustration au hasard. Je leur ai demandé d'écrire une petite annonce correspondante, puis de faire une fiche sur l'acheteur.

L'acheteur du cuirassé amphibie :

Descritif du personnage :

Nom : Athanagor Schlumbergersteinwall
Age : 72 ans
Métier : ex-chirurgien-major de l'armée serbe, en retraite
Lieu de naissance : Belgrade
Nationalité : serbe
Habitation : un châlet au Liechtenstein
Déteste : mouiller ses pantoufles
Adore : les défilés militaires
Intéressé par l'annonce sur le cuirassé amphibi pour en faire un pavillon de pêche sur un lac suisse.


L'acheteur du canot biplace :


Mr le Juge, voici Mr James JEKYLL, un homme aguerri de 56 ans, né au début du siècle, le 09 janvier 1801 à Londres, médecin légiste de la famille royale depuis 28 ans. C’est une personnalité hors pair dans sa profession, d’une précision et d’une acuité redoutable dans ses rapports, rien ne lui échappe. Ses pairs disent de lui qu’il fut un bon père de famille, bien que l’on ne sache où sont passés ses enfants, n’ayant plus de nouvelles depuis leurs départs à l’étranger. Bon vivant, il apprécie les vins français notamment le « Two by God »appellation londonienne d’un artiste français convertit à l’art du cépage, un vin à l’arôme divin, fruité de corps, qu’il m’a fait découvrir par ailleurs et qui permet l’usage de la double vision d’où son nom et peut-être, si vous me le permettez, l’éveil du troisième œil !

L'acheteur  du cornet acoustique : 



NOM: de Lestrade

PRENOM: Spencer

NE À: Londres, d'un père français et d'une mère anglaise

ÂGE: 38 ans

ADRESSE: 221 de la rue Neuve, Paris, France

METIER: détective privé

Il veut acheter cet objet pour faciliter son travail, espionner les conversations, travailler sous couverture.

Il adore l'odeur du café au petit matin.
Il déteste avoir été mis en échec par Jack l'Éventreur.

mercredi 3 décembre 2014

Les histoires :

Nous avions donc :

* des objets
* une situation : une petite annonce, et donc la possibilité d'une rencontre et d'une transaction
* des personnages

Il ne restait plus qu'à tenter d'écrire les histoires :

L'histoire :

Depuis qu'il avait acheté son chalet au Liechtenstein pour y passer une retraite calme, sereine et la plus longue possible, Athanagor Schlumbergersteinwall avait dans l'idée de se mettre à la pêche. Son passe-temps prégéré – les défilés militaires – ne suffisait pas en effet à rompre totalement l'ennui de son quotidien. L'ex-chirurgien-major de l'armée serbe avait eu comme un déclic en lisant cette annonce dans le journal :

« Echangerais volontiers ce cuirassé amphibie contre un dirigeable submersible ou une locomotive pliable. Je l'ai acheté à un armateur russe qui souhaitait le vendre à la marine japonaise, laquelle n'en a pas voulu pour des futiles raisons de traité de paix. Il a très peu servi et je l'ai fait repeindre l'an dernier. Les chaloupes n'ont jamais été utilisées et la chaudière a passé le contrôle technique. »

Il se dit : mais oui, voilà qui ferait un parfait pavillon de pêche. Le système amphibie me permettrait aisément, en connectant les rails jusqu'aux écuries de mon chalet, de passer pour ainsi dire du salon au lac sans mouiller mes pantoufles, moyennant quelques menus aménagements . Car mouiller ses pantoufles était ce qu'Athanagor Schlumbergersteinwall détestait le plus au monde.

L'auteur de l'annonce a mentionné son numéro de téléphone : voilà qui est pratique, se dit-il, car pour calme qu'il fut, le chalet d'Athanagor Schlumbergersteinwall était tout de même fort éloigné des grandes villes. Ainsi donc, il entreprit de composer le numéro de l'annoncer, et il eut la chance de l'entendre décrocher aussitôt. Athanagor Schlumbergersteinwall se présenta, et expliqua son intérêt pour le cuirassé amphibie, et l'autre lui répondit en faisant l'article, combien l'engin était pratique et économique, et même décoratif, et qu'il serait certes du plus bel effet sur un lac de montagne.
— Et que me proposez-vous en échange ?
Athanagor Schlumbergersteinwall proposa alors, puisque l'annonceur ne souhaitait pas forcément de monnaie sonnante et trébuchante, de lui céder un aéroplane à propulsion pneumatique, souvenir de la guerre sino-croate, et dont il ne s'était jamais vraiment servi. Le vendeur s'énerva soudainement :
— Comment, qu'est-ce que c'est que cette losengerie ? Un cuirassé muni d'un excellent moteur à vapeur contre un engin dont le rayon d'action ne dépassera jamais la distance parcourue par une bourrique à l'amble ? C'est un peu fort, monsieur !
— Mais monsieur, répliqua l'ex-chirurgien-major, me traiteriez-vous d'escroc ? Eut un temps où je vous aurais envoyé mes témoins. Votre cuirassé, gardez-le et faites- en une niche à fox-terrier ! Serviteur, monsieur.

 Et il raccrocha . Athanagor Schlumbergersteinwall était furieux, mais pis que cela, il était déçu, car un instant, il avait cru qu'il allait enfin avoir son pavillon de pêche...


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STEAMPUNK GOLD EDITION
Presents


JACK
SAVE THE QUEEN!


Une petite histoire du docteur Jekyll,
Une histoire officieuse du tunnel sous la Manche !


Tout commença par une simple annonce parmi tant d’autres sur un grand panneau d’affichage lue dans le hall de la gare de Londres. Le regard du docteur JEKYLL s’arrêta sur l’objet de ses désirs :
« Vends canot biplace à hélices, jamais servi, cause déménagement en zone montagneuse, spécialement conçu pour la crue centennale. Fonctionne avec une chaudière au charbon toute qualité. Autonomie : quatre heures et huit minutes maximum. Livré avec deux arbalètes à cordes pour tirer des volatiles en cas de faim soudaine. Confort maximal en ce qui concerne l’assise, assuré grâce à un capitonnage fourré aux plumes de mouettes rieuses. Le tout doré à l’or fin. Dernier modèle sur le marché. Fabriqué en série par la Royal Navy. Dix kilos de charbon offert pour tout paiement en euros. Accepte la livre sterling mais alors garde les arbalètes. »
Bien sûr le docteur JEKYLL devint acquéreur de ce canot tant convoité. Ce qu’il ne savait pas, c’est que les hasards de la vie l’amèneraient à commettre un acte irréparable.
Le voici donc quelques semaines plus tard attendant son jugement. Son avocat en pleine plaidoirie, tente une nouvelle fois de l’innocenter, suite à l’assassinat supposé de sa propre femme.
L’Avocat : Mr le Juge, voici Mr James JEKYLL, un homme aguerri de 56 ans, né au début du siècle, le 09 janvier 1801 à Londres, médecin légiste de la famille royale depuis 28 ans. C’est une personnalité hors pair dans sa profession, d’une précision et d’une acuité redoutable dans ses rapports, rien ne lui échappe. Ses pairs disent de lui qu’il fut un bon père de famille, bien que l’on ne sache où sont passés ses enfants, n’ayant plus de nouvelles depuis leurs départs à l’étranger. Bon vivant, il apprécie les vins français notamment le « Two by God »appellation londonienne d’un artiste français convertit à l’art du cépage, un vin à l’arôme divin, fruité de corps, qu’il m’a fait découvrir par ailleurs et qui permet l’usage de la double vision d’où son nom et peut-être, si vous me le permettez, l’éveil du troisième œil !
Le Juge lui coupa la parole : Veuillez reprendre la défense, nous ne sommes pas une épicerie fine, nous sommes sur une affaire de meurtre, gardons les idées claires, point de troisième œil, s’il vous plaît !
L’avocat : Oui certes ! Mr JEKYLL est en somme un honnête homme et servir la couronne est un accomplissement, peu de personnes peuvent en dire autant. Il a rencontré sa femme de façon peu académique. En effet il s’agissait de prime abord, d’un cadavre fraîchement repêché de la Tamise qui s’avéra être plus résistant que prévu. Ce fut le coup de foudre, la pauvrette croyant voir un ange au paradis ! Je vous assure que Mr JEKYLL a vraiment un grand cœur. Sa fonction implique de sa part une morale irréprochable. Il n’a jamais eu d’écarts de conduite envers sa femme même lorsqu’elle montait dans les aigües lors de colères mémorables mais sans conséquences. Vous savez comment elles sont ?
Le Juge : Des faits ! Des faits !
L’Avocat : Nous sommes donc ici, suite à l’achat par monsieur du canot biplace pour sa femme qui a une peur viscérale de la crue du siècle et qui souhaitait prendre les devants en se dotant de cette merveille de technologie. Hors cet engin destiné à sauver des vies a causé la mort de madame par incinération. En effet, Mr JEKYLL était sous l’effet de quelques verres d’alcool pris dans le cadre du dernier congrès sur la médecine légiste. Une façon bien masculine de célébrer la fraternité du métier. De retour chez lui, mal lui en pris de vouloir faire fonctionner sa nouvelle machine. C’est alors qu’il confondit le sac de charbon avec sa femme, en plein sommeil paradoxal, pour alimenter la chaudière. La suite, vous la connaissez. Mr le Juge, personne n’est parfait !
Quelques minutes interminables passèrent. Le Juge commença à interroger Mr JEKYLL au sujet de son acte criminel.
Le Juge : À aucun moment vous n’avez douté de la nature intrinsèque du sac que vous incinériez ?
Mr JEKYLL : Votre honneur, sauf erreur de jugement, je trouvais bien que le dit sac se sémillait et ce comme un sac de charbon doit se sémiller. Or il se trouve que le commerçant d’énergie fossile du coin de l’avenue où je réside m’a vendu un sac dont le poids s’avéra similaire à celui de ma femme. Or, sauf votre respect, ce commerçant n’est pas sur le banc des accusés !
Le Juge : Je n’ai jamais entendu un tel témoignage de toute ma carrière. Une infamie mais êtes-vous sobre Mr JEKYLL ? Le décès de votre femme vous a-t-il rendu alcoolique ? Si vous continuez d’avoir de tels propos, je demanderai que l’on fournisse le bourreau afin de vous coudre les lèvres ! Vous reviendrez le mois prochain pour la sentence. D’ici-là votre canot biplace est confisqué. Il attendra sagement le déluge.
À ce moment-là, une personne affolée surgit dans le tribunal en vociférant : Une alerte rouge aux précipitations vient d’être annoncée à l’Audiovision national ! Evacuez les lieux sur le champ ! »
Le Juge : La crue centennale, tous aux abris !
Le docteur JEKYLL eut un sourire de circonstance. Il savait que le canot l’attendait tranquillement chez lui. Sa vie sauve aussi, et plutôt deux fois qu’une !
Mais une nouvelle fois le sort en allait décider autrement !
Le Juge ne rentra pas chez lui. Il faisait parti d’une confrérie bien particulière, La Big Window, un club d’ingénieurs aux idées dépourvues d’académisme. Cette appartenance dont il était à l’origine l’amena à rejoindre ses mystérieux collègues profondément enfouis sous la terre dans un lieu étanche au gigantisme bien étrange. La gravité de la situation ne semblait pas l’affecter outre mesure, sa vision du futur allait bien au-delà d’une telle crainte. Loin de lui était maintenant l’affaire du docteur JEKYLL, qui faisait pourtant jusqu’à présent la une des journaux et rendait les femmes hystériques sur le simple fait de devoir passer devant une chaudière ! Mais rien ne pouvait le détourner de son dessein, il était le grand maître de la Big Window !
Depuis son plus jeune âge le Juge supervisait dans l’ombre son désir de mégalomanie, celui de faire son pays une nation invincible. Il avait rassemblé, tout au long de sa carrière, les meilleurs ingénieurs de sa génération et mit au point une machine infernale répondant au doux nom de Jack l’éventreur. C’était un tunnelier nouvelle génération capable d’avaler des kilomètres de terre en quelques heures. Un engin bien plus performant que celui qui avait percé le premier tunnel sous une voie navigable. Ce premier tunnel était bien entendu celui percé sous la Tamise. Il avait donc repris dans le plus grand secret le schéma qui avait fait tant couler d’encre, le fameux tracé du tunnel sous la manche. Sauf qu’au lieu d’en faire œuvre de paix, il décidait dans l’urgence d’une guerre imminente de le destiner à fesser ces prétentieux de français qui avaient sali leur honneur ! L’honneur de leur reine !
Trouver les raisons de cette guerre n’avait aucun intérêt, c’était comme faire du sport ! C’était une question d’hygiène ! Toutefois il fallait savoir que résonnaient encore dans les mémoires les derniers échanges entre la reine Victoria et l’empereur Napoléon III repris dans la presse à scandales comme l’affaire du Cablophone Royal, cette ligne de communication sous- marine directe de palais à palais :
L’Empereur :  …mais ma chère Victoria, vous êtes accrochée au pouvoir, pire qu’une tique sur un testicule de taureau ! 
La Reine : Mon cher Napoléon, votre amour des animaux ne m’étonne plus, mes amitiés à votre chèvre et tendre ! 
Crise de nerfs oblige, la guerre fut déclarée. L’empereur concentra ses troupes à Calais. Ce fit l’objet d’une mobilisation générale. Affluaient du plus profond du pays français toute la gente masculine piquée dans son honneur. A savoir que tous les élevages de chèvre du pays reçurent le double des subventions habituelles. C’était une question de crédibilité.
Quelques mois furent nécessaires pour rassembler la plus grande armée de France. Un chant de guerre fut même composé pour l’occasion :
« Tactique, tactique,
Par la meilleure tactique,
La reine on châtira !
Tactique, Tactique,
Dans quelques tique-tacs,
La tique périra ! »
De son côté la reine Victoria limogea son majordome, un féru de technologie qui avait enregistré la fameuse conversation. Pour garder l’esprit lucide sur la situation, il fallait se rappeler que les tensions entre les deux royautés n’étaient pas d’aujourd’hui. En effet, un projet de tunnel sous la manche, bien officiel, sommeillait dans les cartons. Un projet politique et économique, tout ce qu’il y a de plus sérieux et ce, depuis belle lurette. Le hic, c’est que le gouvernement britannique repoussait aux calendes grecques son exécution prétextant que l’immoralité de son voisin viendrait ternir la morale de ses sujets. Les français étaient tenus pour être de fieffés coquins ! L’Angleterre avait d’autres chats à fouetter que de passer son temps à juguler l’arrivée intempestive de bataillons libertins aux maladies vénériennes bien émancipées ! De tunnel elle ne voulait pas !
Pour le Juge, il était grand temps d’agir et les pluies torrentielles ne lui laissaient plus de marge de manœuvre. Eviter la crue et gagner la guerre, deux fronts à mener ! L’ordre fut donné. Le tunnelier ultramoderne passa à l’action. Tel un dragon des profondeurs gorgé d’énergies telluriques, Jack l’éventreur broya, avala la terre depuis Londres jusqu’à Calais dans l’anonymat le plus total et en un temps record. La terrible idée de relier cette percée au tunnel sous la tamise destiné à sauter sous l’effet d’une forte charge explosive jamais tentée allait se concrétiser. Ce cataclysme était destiné à provoquer la vidange de la tamise et ainsi noyer, des centaines de kilomètres plus loin, la région de Calais, réduisant à néant les ambitions du mécréant Napoléon III. Cette opération, la Big Window l’avait intitulée : « Pas de pitié pour les bouffeurs de grenouilles ! »
Côté Calais, l’arsenal des troupes françaises qui s’était constitué en vue de l’invasion de la perfide Albion n’attendait plus que le signal pour lancer l’attaque la plus massive jamais tentée. L’opération s’intitulait : « Un bon rosbif est un rosbif cuit ! » C’était encore une boutade de l’empereur, éructée lors d’un de ses repas interminables où le cerveau finit, au dixième plat, par lâcher prise ! Par ailleurs, Napoléon était un fin gourmet et la recette des cuisses de grenouilles sautées à l’ail et au persil le mettait toujours dans un état proche d’une extase mystique ! L’heure des préparatifs touchait à sa fin, l’atmosphère semblait chargée d’électricité. C’est alors que tout s’enchaîna dans une fureur semblable à la colère des dieux.
La crue centennale facilita le travail du Juge, amplifiant la force du volume d’eau destiné à jaillir à l’autre bout du tunnel. Les pluies diluviennes furent siphonnées par la tamise elle même siphonnée suite à la fantastique explosion déclenchée par la Big Window. Jack finit sa course à Calais sous un déluge de molécules d’H2O ! Plaisanterie répétée par le club des ingénieurs. Le Juge était ravi. Leur entreprise était un franc succès. Napoléon était échec et mat.
Quelques semaines après la défaite des français, humoristiquement relayée par toute la presse britannique, pour mieux les humilier sous le titre éloquent de : « Merci pour ce moment » et bien que n’ayant toujours pas compris comment leur reine décrocha la victoire, le pays reprit du poil de la bête et oublia définitivement l’idée d’un tunnel sous la manche. Le Juge, quant à lui pouvait rire sous cape de la situation. Il dissolu la confrérie des ingénieurs temporairement et reprit le chemin du tribunal. Car il n’avait plus qu’une idée, retrouver le docteur JEKYLL qui n’avait bien sûr pu s’échapper faute de crue salvatrice. Ce brave docteur qui avait cru, l’espace d’un rêve, échapper aux poursuites dut revenir à sa morne réalité. Il fut retrouvé au fin fond de la campagne, installé dans un charmant cottage aux côtés d’une femme dont la majorité restait à prouver. Ce qui n’arrangea pas son cas. Jugé manu militari, il croupit jusqu’à sa mort à la Tour de Londres.
Aujourd’hui, dans le hall d’accueil de ce lieu historique, les visiteurs peuvent lire sur un grand panneau d’affichage, les dernières pensées libres laissées par les prisonniers avant leur incarcération. Une faveur de la couronne, un geste élégant de la part de la reine. On pouvait lire sur un des papiers griffonnés :
« Si un jour l’envie vous prend d’acheter un canot biplace, fuyez en zone montagneuse, ne gâchez pas votre vie, il existe de meilleurs moyens pour vous débarrassez de votre femme. Envoyez vos correspondances à la Tour de Londres, je vous conseillerai avec plaisir. Appelez-moi Mister HYDE. »















samedi 29 novembre 2014

Les petites annonces

Annonce n°1 :

Je vends ce magnifique vélocynopède, très peu servi. Il ne consomme que 400 grammes de croquettes par jour et n'émet aucun gaz à effet de serre, à l'exception de quelques rares émanations de méthane. Personnellement, j'ai dû le remplacer par une girafomobile qui convient plus à mes besoins. Livré AVEC chien. 350 F, à débattre.


Annonce n° 2 :

J'échangerais volontiers ce cuirassé amphibie
contre un dirigeable submersible ou une locomotive pliable. Je l'ai acheté à un armateur russe qui souhaitait le vendre à la marine japonaise, laquelle n'en a pas voulu pour des futiles raisons de traité de paix. Il a très peu servi et je l'ai fait repeindre l'an dernier. Les chaloupes n'ont jamais été utilisées et la chaudière a passé le contrôle technique.



Annonce n°3 :


Mesdames vous voulez perdre des kilos, vous muscler en vous acquittant de vos tâches ménagères, optez pour ce vélocylinge. Facilement adaptable ! Les jours de lavanderie ne seront plus mornes. 



Annonce n°4 :

Si votre ouïe vous joue des tours ou que votre épouse ne parle pas assez fort, enfin, si vous voulez entendre ce que les autres n'entendent pas et capter les secrets et les conversations les plus inavouables, cet objet est fait pour vous!

Ne laissez pas le quotidien vous gâcher la vie.
 Contactez-moi par le biais de ce journal. Le prix est à débattre...

Annonce n° 5 : 


Annonce n°6 : 


« Vends canot biplace à hélices, jamais servi, cause déménagement en zone montagneuse, spécialement conçu pour la crue centennale. Fonctionne avec une chaudière au charbon toute qualité. Autonomie : quatre heures et huit minutes maximum. Livré avec deux arbalètes à cordes pour tirer des volatiles en cas de faim soudaine. Confort maximal en ce qui concerne l’assise, assuré grâce à un capitonnage fourré aux plumes de mouettes rieuses. Le tout doré à l’or fin. Dernier modèle sur le marché. Fabriqué en série par la Royal Navy. Dix kilos de charbon offert pour tout paiement en euros. Accepte la livre sterling mais alors garde les arbalètes. »

Annonce n° 7 : 

Les fiacres, les chevaux ou la marche à pied vous semblent désuets? Optez pour ce moyen de transport révolutionnaire qui produit sa propre énergie et ne vous demandera aucun effort. Simple d'utilisation, muni d'un pneumatique, il se conduit grâce à un volant et peut se garer partout. Si cela vous intéresse, n'hésitez plus. Je suis prêt à discuter le prix.




Annonce n° 8 :

Armateur apatride vend une flotte de bateaux de différents modèles à voile et à roue.

Pour les collectionneurs férus d'histoire ancienne et d'anecdotes : traces de la mutinerie de dockers et cabine du Maréchal de la Ferrandières où il passa sa dernière nuit avant sa décapitation.





Atelier d'écriture du 29 novembre 2014

Nous étions cinq, mais tout le monde n'a pas laissé sa contribution pour que je recopie. Il y a donc moins d'exemples que ce que nous avons réellement fait.

Nous avons commencé par le classique cadavre exquis, un peu dirigé néanmoins : tout le monde a tiré un petit papier sur lequel était inscrit un nom de personnage typique du steampunk.

Voici quelques résultats avec une phrase Nom +Vb +Nom :

* L'espionne s'agenouilla dans la crypte.
* Le détective pédalait dans le puits sans fond.
* Le député fut rattrapé dans une forêt.

Nom+Adj+V+Nom :

* L'inventrice poussiéreuse bouillait la souris.
* L'espion flamboyant caracolait.
* Le professeur outrancier coursait à perdre haleine Karl Marx.

Nom + c'est + définition :

* L'espionnage, c'est une scie pour limer les ongles.
* La cambriole, c'est dormir tard le matin.



vendredi 28 novembre 2014

Atelier d'écriture, les samedi 29 novembre et samedi 6 décembre :


Dans le cadre du mois du steampunk organisé par la bibliothèque d'Auch, j'aurai l'immense plaisir de vous accueillir pour un atelier d'écriture spécial boulons, vapeur et engrenages.

Muni de votre stylographe à pistons, vous pourrez rencontrer d'autres lecteurs et jouer avec nous avec les mots et les phrases. Pas de qualifications spéciales à avoir : il suffit d'avoir envie de passer un moment ludique en compagnie des textes et des mots !